- koinè
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koinèn. f. LING Dans l'Antiquité, langue commune du monde grec, de l'Adriatique à l'Asie hellénistique.|| Par ext. Langue commune à un groupe humain. Le castillan, koinè de l'Espagne.⇒KOINÈ, subst. fém.A. — LINGUISTIQUE1. ,,Langue commune (...) dans laquelle se sont fondus au 4e siècle avant notre ère divers parlers grecs, avec le dialecte attique pour base`` (MAR. Lex. 1933). Le grec moderne (...) est, en effet, l'aboutissement d'un développement ininterrompu depuis la koïnè (...) qui se forme dès le IVe siècle avant notre ère (A. MIRAMBEL, Aperçu ling. ds Grèce, Paris, Hachette, 1967, p. 88 [Les guides bleus]). L'impropriété poétique de la koinè impose le recours aux vieux dialectes (E. WILL, C. MOSSÉ, P. GOUKOWSKY, Le Monde gr. et l'Orient, Paris, P.U.F., t. 2, 1975, p. 598, note 1).2. P. ext. ,,Toute langue commune constituée selon ce type`` (MAR. Lex. 1933). Un cas limite est celui où une koinè est adaptée à toutes les activités, de la vie familière aux activités supra-locales par essence, comme les arts, les sciences, l'administration des grands États. (...) chaque communauté nationale moderne tend à donner ce statut à la langue d'État (Langage, 1968, p. 578).Rem. Littér. [Employé à propos d'une lang. choisie comme moyen de communication par des interlocuteurs parlant habituellement des langues différentes]. Ils commencent en flamand, je réponds en français, et alors le français devient notre Koiné (LARBAUD, Journal, 1935, p. 341).B. — P. anal. [En parlant d'autres domaines intellectuels] Tout fonds commun. Les textes provenant d'autres cantons désertiques du monde ancien (...) sont là pour le prouver; il y eut une koinê de l'écriture, parallèle à celle de la langue (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 510). On peut donc parler d'un droit grec qu'il faut envisager (...) comme un droit interhellénique ou une sorte de koinè juridique, qui s'imposa aussi bien dans les cités que dans les royaumes (V. EHRENBERG, L'État gr., Paris, Maspero, 1976, p. 341).Prononc. et Orth. : [
], [-ne]. Formes corresp. -nê, -nè (supra), dans lesquelles l'accent grave gagne du terrain, et -né (supra), respectivement. MIRAMBEL, supra, koï-. Étymol. et Hist. 1913 (A. MEILLET, Aperçu d'une histoire de la langue grecque, p. 259 : Définition de la
); 1913, août (Lar. mens., p. 796b, c.r. de M. Enoch sur le livre de A. Meillet : il y avait une koinê [en it.] ionienne à l'époque d'Hérodote). Mot gr.
« langue commune ».
koinè [kɔinɛ] n. f.ÉTYM. Déb. XXe (1914, in Rev. gén. des sc.); mot grec, « dialecte commun », fém. subst. de l'adj. koinos « commun à plusieurs personnes ».❖♦ Didactique.1 Langue commune de la Grèce aux époques hellénistique et romaine. — REM. Se dit aussi de la fusion de plusieurs parlers grecs avec l'attique au IVe s. avant l'ère chrétienne.➪ tableau Classification des langues.2 Par ext. Langue commune (vulgaire, vernaculaire) d'un groupe humain répandu en plusieurs lieux. — Langue étrangère véhiculaire, pour les locuteurs ayant des langues maternelles différentes.3 Ensemble de traits culturels communs. || Une koinè esthétique, juridique, idéologique.
Encyclopédie Universelle. 2012.